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Les tendances du cinéma français en 2025 : Ce que révèlent les premières sorties de l’année

Photo du rédacteur: Rédaction Rédaction

 En janvier 2025, 60 % des films français sortis en salles sont des drames. Ce n’est pas un hasard : le cinéma est un miroir de notre époque et révèle les émotions collectives d’une société en quête de repères.
En janvier 2025, 60 % des films français sortis en salles sont des drames. Ce n’est pas un hasard : le cinéma est un miroir de notre époque et révèle les émotions collectives d’une société en quête de repères.

Un début d’année dominé par le drame et le thriller


Dès les premières semaines, un genre s’impose nettement : le drame, qui représente 60 % des films sortis en janvier. Derrière lui, le thriller (20 %), la comédie (10 %) et la comédie dramatique (10 %) complètent le paysage cinématographique de ce début d’année.


Le drame, un reflet des préoccupations sociales

L’attrait pour le drame n’est pas anodin. Selon l’étude Des récits et des actes réalisée par The Place to Be, l’ADEME et BVA, les récits ont un impact profond sur notre perception du monde. Comme il est nécessaire pour chaque humain de comprendre l'environnement dans lequel il évolue, les spectateurs sont de plus en plus attirés par des films qui interrogent nos modes de vie, nos valeurs et notre rapport à la société. JOUER AVEC LE FEU de Delphine et Muriel Coulin, dans lequel on peut retrouver Benjamin Voisin fréquenter les groupes d'extrême-droite en est un parfait exemple et comptabilise 175 667 entrées pour sa première semaine d'exploitation.


Le thriller, une montée de l’adrénaline collective 

Avec 20 % des sorties, le thriller continue de capter un public avide de suspense et de tension. Les thrillers exploitant des mécanismes émotionnels liés à la peur et à l’excitation, ils permettent aux spectateurs d’éprouver une montée d’adrénaline tout en restant dans un cadre sécurisé. Souvent, peu importe l'époque, ce qui se joue dans le thriller a quelque chose d'intemporel ;  c'est le cas de SIX JOURS, de Juan Carlos Medina, qui, dès le synopsis nous parle de Kidnapping et de meurtre d'enfant. De son côté, Fabrice De Weltz s'inspire de l'affaire Dutroux avec LE DOSSIER MALDOROR et fait donc la part-belle aux faits-divers qui continuent de fasciner le public, laissant l'extraordinaire arriver dans la vie du banal.


La comédie, un besoin d’évasion qui se fait discret

Alors que la comédie française a historiquement dominé le box-office est un peu plus en recul que d'ordinaire en ce mois de Janvier. Cela peut peut-être s'expliquer par un changement d’attentes du public, moins attiré par le rire que par des récits ancrés dans des réalités tangibles. Toutefois, lorsque les comédies réussissent, elles misent sur des visages connus et continuent d'attirer dans les salles comme nous pouvons le voir avec UN OURS DANS LE JURA, dernier film de Franck Dubosc qui dépasse les 1 million d'entrées au cinéma (1 125 794 entrées au 29 janviers 2025).


Pourquoi cette répartition des genres est-elle significative ?


L'importace du drame en ce début d’année peut être interprétée de plusieurs manières

  • Un reflet du climat social : Le cinéma dramatique accompagne les moments d’incertitude. Il permet d’explorer des thématiques comme l’identité, l’injustice ou la résilience collective, à l’image du courant du "cinéma du réel" qui s’est imposé ces dernières années.


  • Une stratégie marketing alignée sur les attentes du public : Les grandes campagnes de promotion exploitent aujourd’hui la psychologie des spectateurs. Les algorithmes des plateformes et les analyses comportementales influencent la mise en avant de certains films en fonction des émotions dominantes du moment.


  • Un repositionnement économique : Les drames et thrillers attirent souvent des spectateurs plus fidèles et engagés, ce qui les rend plus attractifs pour les exploitants de salles cherchant à maximiser la durée d’exploitation d’un film.



Quel rôle pour le cinéma aujourd’hui ? Entre ancrage dans le réel et quête d’évasion


Face à la prédominance du drame et du thriller en ce début d’année, une question se pose : quel rôle le cinéma doit-il jouer aujourd’hui ? Faut-il poursuivre l’exploration des préoccupations sociales à travers un cinéma ancré dans le réel, ou au contraire, réaffirmer le cinéma comme un espace de spectacle et d’évasion ?


Plutôt que d’opposer ces deux visions, ne peut-on pas envisager un équilibre stimulant ? Certains cinéastes parviennent déjà à concilier la force du récit et l’exigence artistique, à donner au cinéma du réel une mise en scène plus ambitieuse et au cinéma de divertissement une profondeur narrative accrue. Pourquoi ne pas renforcer cette approche ?


Loin de remettre en question la richesse et la diversité des choix actuels, il s’agit d’encourager une exigence accrue : celle d’un cinéma du réel qui ne soit pas qu’un constat, mais une véritable expérience cinématographique, et celle d’un cinéma de spectacle qui ne se limite pas à l’efficacité visuelle, mais propose des récits captivants et universels.


Les choix de production à venir auront un impact majeur sur l’avenir du secteur. Entre fidélisation des publics, renouvellement des formes narratives et valorisation de la diversité cinématographique, il est essentiel que chaque acteur du milieu puisse interroger ses pratiques et saisir l’opportunité d’un dialogue entre introspection et grand spectacle.


Qu’attendre des prochains mois ?


Janvier 2025 offre un instantané des mutations du cinéma français : un retour en salle encourageant, une diversification des genres et des stratégies de production peut-être plus adaptées aux réalités économiques?


Si les comédies sont en recul ce mois-ci, elles devraient retrouver une place de choix dans les mois à venir. Parmi les titres attendus, on peut citer Avignon de Johann Dionnet, qui a triomphé au Festival de l’Alpe d’Huez et à qui l'on souhaite un succès en salle sortira le 18 juin 2025 ou encore On ira, premier film d’Enya Baroux avec notamment Hélène Vincent (aperçue récemment dans L’Astronaute de Nicolas Giraud et Quand vient l’automne de François Ozon).


 
 
 

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